De la psyché au cerveau-organe : le système hypothalamo-limbique
Le système endocrinien (SE) comprend de nombreux organes qui sécrètent des hormones et les libèrent dans le sang, permettant la régulation des grandes fonctions métaboliques des quelques 10 000 milliards cellules du corps humain. Ces molécules hormonales renseignent ainsi le noyau de chaque cellule, permettant à la cellule de déclencher une cascade de réactions d’adaptation aux conditions internes et externes de l’organisme, en fonction de ses besoins. Ce ballet moléculaire hormonal, incessant et remarquablement synchronisé, assure l’adaptation permanente de chaque cellule à son environnement et la parfaite coopération des cellules entre elles. L’hypophyse (ou glande pituitaire) est la glande principale du SE. Elle agit comme un centre de commande du système endocrinien, régulant tous les autres organes producteurs d’hormones (thyroïde, surrénales, ovaires, testicules, etc.), en sécrétant « ses ordres », des molécules messagères, à destination de toutes ces glandes.
Nous reviendrons plus tard sur le cheminement de ces molécules messagères et la façon dont elles communiquent avec les cellules. Pour l’instant, intéressons nous à l’instance supérieure qui pilote les sécrétions moléculaires de l’hypophyse et par conséquent le fonctionnement de tout le système endocrinien : il s’agit du système hypothalamo-limbique.
L’hypothalamus se situe au centre du système limbique, système habituellement décrit comme responsable de la gestion des émotions. Recevant les signaux provenant de tout le système nerveux, il se comporte comme une véritable centrale d’informations. A peine plus gros qu’un pois, il est le ganglion principal du système nerveux autonome (SNA). Il comporte de nombreux noyaux ou centre de transduction esprit/corps, c’est-à-dire des neurones spécialisés qui transforment l’information neurale de l’esprit en molécule messagères. Ces noyaux assurent la régulation de notre environnement interne : système endocrinien, système nerveux autonome, système immunitaire, en unifiant toutes les fonctions de base du corps (faim, soif, sexualité, etc.), mais on peut dire également aujourd’hui avec certitude qu’il intègre à la biologie du corps, les fonctions sensorielles, perceptives, émotionnelles et cognitives appartenant au domaine de l’esprit. Autrement dit, il assure le lien entre la pensée et l’émotion d’un côté (psyché) et les processus physiologiques de l’autre (physis).
Ainsi, le psychisme envoie des impulsions neurales excitatrices ou inhibitrices sur l’hypothalamus, lequel convertit les impulsions nerveuses en molécules messagères régulant l’hypophyse. Hypophyse qui a son tour envoie l’information sous forme d’hormones messagères à travers le circuit sanguin vers les autres organes producteurs d’hormones. Les émotions et les pensées se transforment ainsi dans les neurones de l’hypothalamus, en molécules messagères, chargées d’informations. C’est ce passage du subtil au tangible qui constitue le pont entre le corps et l’esprit, lorsque la pensée et l’émotion « s’incarnent dans la chaire ».
Partout dans le monde, des travaux de recherche s’intéressent de plus en plus à cette phase critique, cette transduction psycho-corporelle qui remet en question toute notre conception du vivant et de son fonctionnement. La recherche de pointe en neurologie a mis en évidence l’omniprésence de molécules messagères appelées « les neuropeptides » dans tous les grands systèmes du corps : le système nerveux autonome, le système endocrinien, le système immunitaire, permettant une communication à grande échelle. A tel point qu’ils ont nommés ce nouveau système de régulation, système neuropeptidique. Les neuropeptides sont des molécules messagères créées au moment de la transformation de l’information vibratoire en hormones à partir des impulsions neurales de l’esprit (pensées, émotions, perception, cognition, etc.). Pour le Dr Candace Pert, les neuropeptides sont des substances chimiques produites par les émotions, des « pensées transformées en matière ». Il les appellera « substance d’information ». On sait aujourd’hui que ces molécules messagères intègrent les grandes fonctions vitales (faim, soif, sexualité, etc.) ainsi que les émotions (colère, peur, plaisir, etc.). Les neuropeptides et leurs récepteurs représentent le pont entre le corps et l’esprit et figurent à ce jour la classe des neurotransmetteurs les plus importants. Le centre de régulation du système neuropeptidique se trouve dans le système hypothalamo-limbique, faisant de la pensée une réalité biologique. La découverte du rôle prépondérant de l’état psycho-émotionnel, qu’il soit conscient ou inconscient, dans le fonctionnement du vivant, a fait dire à certains que la physique, la chimie, ou la biologie n’étaient finalement que des branches de la psychologie.
Mais qu’est ce qu’une impulsion neurale ? Une pensée, tout comme une émotion, crée un flux d’électrons enregistrable par l’EEG. Elle est donc par nature une information vibratoire émise, un signal électronique ou plus précisément une onde contenant de l’information. Or il existe de nombreux modèles de synergie [ondes – processus physique], bien connus à ce jour. Par exemple :
♦ La synthèse de la vitamine D : la lumière du soleil, qui est une onde vibratoire pénétrant le noyau des cellules et déclenchant des réactions chimiques permettant de transformer le cholestérol en vitamine D.
♦ La synthèse de la sérotonine : la pensée positive, les états de joie, la relaxation et la méditation en tant qu’état producteur d’informations vibratoires spécifiques, entraîne la production de sérotonine, puissant neuromédiateur agissant au niveau des synapses neuronales.
♦ La production de cortisol (hormone du stress) et sa cascade d’adaptations corporelles (transpiration, rythme cardiaque, température, mise en tension, champ de vision rétréci, etc.), déclenchée par une simple émotion de peur.
♦ L’eau qui absorbe, enregistre et restitue dans sa structure même la signature énergétique de tout ce qui entre en contact avec elle, y compris des pensées et des intentions totalement immatérielles : la mémoire de l’eau (Voir Bienvéniste, le professeur Montagnier, Korotkov, etc.)
♦ Et bien d’autre encore…
Si la pensée est de nature électronique, ou si elle influence les flux d’électrons, on peut d’abord rappeler la nature de l’électron dans sa double réalité quantique, à la fois onde et corpuscule. Ici, nous descendons d’un cran passant d’une vision mécanique et chimique des processus physiologiques à une vision biophysique quantique. On peut ensuite constater qu’une molécule est un assemblage d’atomes, que l’atome est composé d’un noyau et d’électrons. En tournant sur lui même à toute vitesse, ce que l’on appelle « le spin », le noyau crée un champ électromagnétique (C.E.M). Le quantum est l’énergie émise par l’atome pour maintenir son intégrité. Chaque atome a donc une véritable signature vibratoire spécifique, toute comme chaque molécule. Elles communiquent en permanence, mais nous parlons ici d’une communication électromagnétique, à distance, et non plus simplement biochimique, par contact. Le biologiste Claude Lagarde déclarait : « le monde de la chimie est dépassé…» pour décrire le fonctionnement et l’organisation du vivant.
En résumé, un état psycho-émotionnel conscient ou inconscient génère un champ vibratoire très « spécifique », qui déclenche une impulsion électrique neurale, laquelle active certaines molécules messagères « spécifiques » dans le système hypothalamo-hypophysaire puis libérées dans l’organisme, qui vont, à la manière d’une clef, activer certains récepteurs « spécifiques » présents sur les cellules cibles. L’activation de ces récepteurs produit une réponse immédiate d’adaptation de la cellule qui reçoit la commande, par activation de certains gènes présents dans son noyau. Lorsque l’on réalise la puissance de nos émotions, des flux de pensées correspondants, sur un plan créateur, et les milliards de cellules réceptrices qui composent notre organisme de l’autre, on peut alors, même modestement, se faire une idée, des innombrables interactions psychocorporelles dont nous sommes le creuset…ou le siège. De là à considérer que la vie corporelle est le produit de notre vie psychique, ou que le corps est une pensée qui s’incarne, il n’y a qu’un pas. Ce qui est sûr cependant, c’est que nous apprenons progressivement le rôle immense de nos pensées et de nos émotions sur notre condition intime d’êtres humains, que cet apprentissage relève de notre responsabilité, que cette responsabilité relève de notre pouvoir, et que ce pouvoir, unique entre tous, s’appelle… la Conscience.
Xavier Besnard 2017